Affaire Griveaux : les Français s’en moquent !
Affaire Griveaux : les Français s’en moquent !

On s’offusque, on branle du chef avec l’air atterré puis l’on pond un joli papier pontifiant sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Griveaux ». Laquelle affaire concerne en réalité le procès bien banal des réseaux sociaux et de la populace salace et voyeuse, avide de sensationnalisme. Vilain peuple pas du tout respectueux de l’intimité d’autrui, n’est-ce pas ! Comme d’habitude, c’est lui qui est grivois… les autres ont du mal à se dérider. Difficile d’échapper à la colère de nos journalistes, philosophes, écrivains, politiques et autres bien nés des médias qui viennent dénoncer sans rire la société panoptique, celle-ci les nourrit pourtant à coup de tweets ridicules minute après minute, heure après heure, jour après jour. Oh, réveillez-vous ! On ne peut dénoncer la bête d’un côté et désirer en tirer fantasme de l’autre. Personne n’a payé votre copain pour se mettre en scène. Sans portable, les puristes s’achètent encore un grand imperméable et le font à l’ancienne. Bouffis d’hypocrisie, vous nous assenez que « la vie privée et la vie publique, c’est pas pareil, ouin ouin ! ». Un petit peu quand même quand cela concerne « les élus du peuple » non ? La preuve, cela ne vous a pas dérangé de gloser sur les costumes d’un sieur Fillon à une autre époque. Les leçons de morale sur l’intimité des uns et des autres qui sont assenées aujourd’hui, seront oubliées demain comme elles l’ont été hier pour d’autres élus.

Ergoter sur la façon dont la « vidéo Griveaux » a été dévoilée est assez perfide au vu du traitement journalistique d’une affaire assez similaire et impliquant un maire en exercice, il y a un an à peine. Personne n’avait été choqué de sa démission « pour protéger sa famille », personne n’avait crié haro sur les femmes ayant reçu les « nus suggestifs » de l’élu et personne ne s’était indigné après le choix pour l’une d’entre elles, de divulguer des photos. 

On avait qualifié tout cela de « fait-divers » et non d’offense nationale à l’intimité d’un politique.

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/accuse-d-avoir-envoye-des-photos-pornographiques-a-plusieurs-femmes-le-maire-du-havre-demissionne_3244147.html

Qui décide d’en faire des tonnes ou au contraire d’enterrer une information ?  Le peuple n’a aucun pouvoir en la matière. Il lit le journal. Il ne le fabrique pas. Fait divers ou « atteinte à la vie privée » et indignation sur la divulgation de la vie sexuelle d’un personnage public : tout cela fait partie d’un grand cirque auquel vous lui demandez de participer pour mieux ensuite s’en émouvoir et le juger… Lorsque la règle de ce jeu est transgressée par un lanceur d’alerte, c’est la panique !

Et concernant le voyeurisme, c’est votre pain quotidien. S’il fallait nettoyer de la télévision, bien des émissions et leurs animateurs partiraient aux égouts. Une poubelle vide est inutile, n’est-ce pas !


Les Marie-Françoise de la branchitude, n’ont pas manqué de pousser aussi leur petit couplet mais sur une autre musique. Se gaussant de « l’affaire » bien anodine à leurs yeux et qui aurait dû être tue, elles ont rappelé les turpitudes de leurs maris, celles-là racontées entre copines à l’heure parisienne du thé et des petits fours et d’en rire franchement comme si ce n’était qu’une pastille Valda à avaler d’un coup sec sans pleurer. Même pas mal ! Défense pitoyable de quelques journaux qui fait rappeler qu’il y a toujours eu deux mondes et que le leur, c’est celui du Palais-Royal au bon vieux temps de la Régence. C’est oublier que le populo n’a jamais épargné personne et que les frasques de Philippe d’Orléans ont d’ailleurs été contées en vers et sonnets de mirliton. Pourquoi devrait-il en être autrement tout à coup ? La forme diffère mais est bien adaptée au 2.0 saturé.


Elle n’empêche pas la plume d’être talentueuse :

https://blogs.mediapart.fr/bruno-painvin/blog/170220/l-adn-de-benjamin-griveaux-parle-c-est-explosif


En fait, la vidéo du sieur Griveaux n’aurait étonné personne si l’homme s’était affirmé chaud lapinou du web au lieu de faire croire à la famille modèle afin de gagner des voix chez les Marie-Francine de Paris. Certes, tout le monde n’a pas le courage de la Cicciolina en Italie et ceux qui l’ont élue, savent au moins pourquoi. Sans parler des « excentricités » de Berlu le flamboyant. En revanche pour ce qui concerne  la petite « affaire » tristounette décryptée par les Sans-dents, le constat est clair car le petit peuple François est pragmatique et ne fait pas plus que les Italiens dans la pudibonderie nord-américaine. Deux membres du gouvernement en France, ont commis ce que l’on appelle des écrits cochons dans nos campagnes et pour employer un argot de circonstance, tout le monde s’en branle. 


La vidéo intime d’un candidat à une élection ne choque pas plus les Gaulois grivois mais les faits sans fards amènent à des conclusions universelles.  Lorsqu’un homme se met dans ce genre d’imbroglio, beaucoup se disent in petto qu’il faut soit bander bien mou pour en arriver à une telle mise en scène solitaire soit avoir un ego de taille cosmique pour s’offrir ainsi au monde soit être aussi immature et influençable qu’un adolescent boutonneux qui regarde trop de porno sur le net. Bander mou : on compatit, ego de taille cosmique : on n’est pas surpris. 


Par contre, l’usage étourdi du téléphone par un personnage qui occupe ou veut occuper une fonction officielle, c’est considéré comme une bourde impardonnable ! 


Dans les médias, un seul a eu le courage de résumer à sa façon ce jugement frappé au coin du bon sens : 

Chacun s’exclame dans le bas peuple : « punaise, il s’est fait gaulé comme un bleu pourtant c’est l’ancien porte-parole du gouvernement. Qui nous dit qu’il n’est pas capable de se tromper de contact et d’envoyer un jour, une drôle de photo à son collègue, le maire de Londres ! ». 


L’intuition de beaucoup quant aux talents supposés aujourd’hui de nos politiciens, arrivés d’on ne sait où grâce à un coup de baguette magique, est confirmée : ils n’ont aucune carrure et ne méritent pas leur poste. 


Les sociologues ont découvert les « quincados » : la catégorie des nouveaux vieux qui ont quinze ans dans leur tête et agissent comme tels. On oublie qu’en politique, l’immaturité est devenue une valeur appréciée depuis février 2017. Macronet alors candidat à l’élection présidentielle, en était fier et l’avait revendiquée à Londres. Tout le monde avait applaudi furieusement. 


Pourquoi s’étonner maintenant du rapport au réel si difficile chez les « politicados » ? Qui se souvient de celui qui ne payait pas son loyer ou de l’autre qui jurait croix de bois croix de fer : ne pas avoir de compte en Suisse ? Cachez ou pas cette vidéo de Griveaux que personne ne souhaite voir de toute façon. Il suffit seulement de reconnaître son existence pour en tirer leçon… Et elle n’a pas été contestée !  Perdu dans les limbes de l’inconsistance, l’ex candidat à la mairie de paris, est déjà effacé de nos mémoires… 

En ces temps de vidéos si gênantes, les plus terribles en réalité, sont certainement les deux suivantes au vu de l’actualité de l’Assemblée Nationale !

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