Cogiter sans s'agiter !
Cahiers du Véganisme

Cahiers du Véganisme

Cahiers du Véganisme
Ni spéciste ni antispéciste ! Tout simplement végane
Il est possible de voyager en bateau sans manger les habitants de la mer !

En mémoire de Biscotte, appelée ainsi parce qu’après l’avoir adoptée à la SPA, elle donnait l’impression de se briser lorsqu’on la prenait dans nos bras. On ne sait rien de sa première vie de souffrance mais par la suite, la coquine est devenue une aventurière des campagnes, épanouie et confiante.

 

“J’ai abandonné la pêche le jour ou je me suis aperçu qu’en les attrapant, les poissons ne frétillaient pas de joie.”

(Louis de Funès)

Sur l’eau ou à terre, c’est pareil…

Pourquoi "Les Cahiers du Véganisme" ?

Les véganes sont cernés. Partout où ils posent leur regard sur la toile, ce ne sont que sites se proclamant « véganes » mais qui propagent la théorie antispéciste à la façon d’un étendard. « Tous les chemins mènent à Rome » se disent les véganes. Après tout, on peut penser que la confusion entre le véganisme et l’antispécisme n’a que peu de valeur puisque in fine, c’est un même but qui est poursuivi. 

N’empêche ! 

Quand le végane avale un bout d’antispécisme, s’ensuit parfois l’impression d’avoir une pierre sur l’estomac. 

Mince, la  « libération animale », ça lui parle pourtant !

C’est alors le grand questionnement…

Aurais-je trop de spécisme dans mon sang, la dernière maladie du siècle ?  Cette affection spéciale permet une sensibilité sélective à l’égard des animaux selon qu’ils sont destinés à finir dans une assiette ou dans une arène, tenus en laisse ou en liberté.  

En prise de notes, le médecin traduira rapidement les symptômes par  » le patient apprécie un morceau de vache dans son Bourguignon, est excité quand le matador plante son épée dans le taureau, aime son toutou sur le canapé, s’insurge contre l’assassinat des bébés phoques « si mignons » (sic) et il adore aller à la pêche. » 

« Je ne suis pas touché !  » s’écriera le végane naturellement immunisé.

Ah mais non, il y a un problème ! 

Cela n’empêche pas une affliction cette fois auto-immune :

l’antispécisme qui fait des ravages chez  les personnes adoptant un mode de vie végane. 

Cette maladie récente est concomitante d’une forme spéciale d’Alzheimer qui peut être brutale ou s’installer progressivement.  À terme, la personne atteinte a totalement oublié ce qu’elle était et ce qu’elle mangeait avant de devenir antispéciste. Désormais, le « spécisme » lui fait horreur et elle le traque avec obstination.

                                                                 Qui aime bien châtie bien !  

Ces « Cahiers du véganisme » font la part belle à quelques papiers d’humeur sur l’antispécisme. Les antispécistes comme les véganes sont multiples et il ne faut pas croire que je généralise. J’essaie juste de gratter là où ça démange et de libérer la parole. Si j’écris « le » ou « les », c’est par commodité. Merci de ne pas y voir une attaque personnelle… (hum hum … le pamphlet dénonce seulement des constructions intellectuelles et des postures)

L’antispécisme refuse la notion d’espèce. Personnellement, je refuse qu’on me définisse comme spéciste ou antispéciste, des concepts qui portent en eux les germes d’une manipulation subliminale. Je récuse ces deux termes et pourtant, je suis végane.  

 

De par leur expérience sensible du Monde, les humains se sont toujours interrogés à propos d’une parentèle bruyante, celle des non humains. L’homme ayant le choix d’être un prédateur ou pas sous presque toutes les latitudes, certains en ont tiré une réflexion les amènant au végétarisme puis naturellement au véganisme contestataire d’une philosophie ne concevant des droits qu’entre les humains. Se pencher sur la façon dont les animaux sont traités, nous renvoie à notre humanité et aux refus de toutes les formes d’inégalités envers les humains eux-mêmes (des frères et des soeurs). Il n’est donc pas étonnant que certains de ceux qui ont fait l’expérience de l’inhumanité justement, deviennent véganes sans que l’on soit obligé de leur mettre sous le nez, des documentaires terribles sur les abattoirs. Pour d’autres installés dans le confort de la prédation par plaisir qu’ils considèrent comme un droit de l’homme, rien n’est moins sûr… 

Le monde ne change que sous la pression des contestataires en rupture avec le discours ambiant et le moment semble venu : 

a) Les preuves apportées par la Science sont plus que suffisantes pour  inclure les animaux dans notre sphère morale.

http://www.univ-tln.fr/IMG/pdf/declaration-de-toulon-29032019.pdf

b) La planète (et ses habitants) ne peut survivre si l’homme pour son malheur, se transforme en carnivore. Il est bien parti pour cela… C’est 140 milliards d’animaux (sans les poissons) qui sont élevés et tués pour notre consommation dans le monde. 150 millions de cochons, 89 millions de bovins (on ne compte pas les poulets, les lapins, les canards…) rien que pour l’Europe. 

 

C’est 1.000.000.000 animaux (sans les poissons) chaque année qui sont abattus pour contenter l’appétence des Français pour une alimentation hyper carnée. Pas un repas sans un morceau d’animal à table sous quelque forme que ce soit ! Il y a comme une folie furieuse à creuser sa tombe et celle des générations suivantes sans réfléchir à l’impact de son alimentation sur l’environnement. Ce n’est pas qu’un faux problème de bobos écolos comme se plaisent à le répéter les lobbies de la viande. Difficile de nier que L’élevage extensif et le soja exporté comme aliment du bétail sont la première cause de la déforestation au Brésil. 

http://documents.worldbank.org/curated/en/758171468768828889/pdf/277150PAPER0wbwp0no1022.pdf

D’ailleurs en Amazonie, il n’y a pas que les arbres qui disparaissent :

 
Comme tout est bon pour salir les véganes mangeurs de tofu, rappelons avant toute critique ridicule que 90 % de la production mondiale du soja OGM est destiné à l’élevage et qu’en France, la culture du soja  non OGM pour la consommation des humains, reste une production marginale. Ce qui est bien dommage. Pour en savoir plus :

https://www.planetoscope.com/cereales/1713-consommation-de-soja-en-france.html

 « 70 % des terres à usage agricole qui directement ou indirectement, sont consacrées à l’élevage », un constat qui devrait nous interpeller surtout lorsque l’on sait que la majeure partie est destinée à l’assiette des plus riches. En outre, l’éthique antispéciste prétend savoir ce qui est moral y compris hors du champ qu’elle s’est donnée pour étude. L’idée que l’humain puisse avoir des devoirs à l’égard de l’environnement, ne passe pas la barrière anthropomorphique. De manière générale, l‘éthique du respect de la nature est une incongruité à leurs yeux et la dénoncer, c’est faire oeuvre de salut public. Les anathèmes fusent !  Soutenir une éthique de l’environnement c’est soutenir un ordre de domination, c’est adhérer au naturalisme (sic) qui a prévalu aux périodes les plus sombres de Histoire… celle où l’on considérait comme « naturel » le fait de manger des animaux non humains, la pratique de l’esclavage etc. etc. Après ça, qui va oser l’ouvrir et faire remarquer les ravages de l’industrie minière par exemple sur les humains et les non humains ?

L’impact de la viande sur les humains, les animaux et l’environnement – 

https://www.viande.info

 

 Les véganes ne peuvent qu’applaudir à la prise de conscience des uns et des autres et la soutenir comme ils le font depuis toujours. Cette parole en mouvement, ils la traduisent donc en actes au quotidien. « Il est aisé de dire, et autre chose de faire ! »

On a pu faire croire que cela serait plus facile après l’irruption de l’antispécisme dans les années 70.  Cela grâce à la façon dont des militants très percutants, montrent que les animaux (tout du moins ceux qui finissent dans l’assiette), sont des êtres conscients et sensibles ayant le droit de vivre leur propre vie indépendamment de nos désirs ou/et de notre gourmandise à leur encontre. Malheureusement, à trop s’appuyer sur la Science pour faire valoir nos ressemblances avec les animaux sentients, quelques esprits faibles n’arrivent plus à assumer leur différence. Ils se retrouvent coincés dans une détestation du soi très pénible qui va à l’encontre de l’esprit végane. Lorsque cette énergie négative se retourne contre les animaux prédateurs, objets d’une projection manifeste, il est temps de la dénoncer.  

Le pathocentrisme est au coeur de l’antispécisme  : l’intérêt à vivre c’est l’intérêt à ne pas souffrir et ce credo est mis en musique jusqu’à l’absurde. Des théoriciens de l’antispécisme s’arrogent paradoxalement le droit de décider du devenir des carnivores. Cela au prétexte d’une souffrance à éradiquer entre les non humains eux-mêmes. 

Les Indiens n’avaient pas d’âme paraît-il et lorsqu’on a découvert qu’ils étaient faits comme les blancs, les prêcheurs de l’époque se sont empressés de les convertir à l’idée qu’ils se faisaient d’une vie sans péché. Une vanité typiquement humaine où se vautre « l’intelligenstia » antispéciste aujourd’hui ! Les bons curés antispécistes veulent faire manger des croquettes véganes aux carnivores stricts que sont les chats et si cela ne marche pas pour le lion ou le tigre, ils proposent de supprimer chez eux, le gène du tueur (sic). Cela devrait être possible un jour puisque déjà, les premières truites végétariennes ont fait leur apparition dans les piscicultures. Rien d’une préoccupation métaphysique dans la démarche ! Anticipant la fin probable de la farine de poisson à cause d’une pénurie des pêches minotières, les élevages de truites font l’objet d’un programme de recherche appelé VEGE AQUA. 

http://sciences.blogs.liberation.fr/2012/12/03/des-truites-vegetariennes-pour-la-pisciculture/

 Sans aucun doute et sans qu’ils le réclament, leurs voeux seront exaucés au centuple si la technologie le permet. La souffrance, les dégâts liés à l’environnement, font partie des préoccupations légitimes de la société et ce sont toujours les mêmes solutions qui sont apportées : de la technologie !  

 L’inventeur de la machine à imprimer 3D, a d’ailleurs sa petite idée sur la question :

Fabriquer un bifteak ou une oreille d’humain comme dans l’exemple évoqué dans la conférence, n’est pas antispéciste mais mon intuition morale me souffle … à l’oreille justement que cela nous conduira à de sérieux problèmes d’ordre éthique emboîtés les uns dans les autres.

Où l’on constate ci-dessous que l’antispécisme ne se limite pas à provoquer une indigestion aux amateurs de « viande heureuse » : 

https://www.liberation.fr/planete/2016/09/20/viande-in-vitro-vade-retro_150

De son côté, l‘éthique antispéciste prétend savoir ce qui est moral y compris hors de son champ d’étude. L’idée que l’humain puisse avoir des devoirs à l’égard de l’environnement, ne passe pas la barrière anthropomorphique. De manière générale, l‘éthique du respect de la nature est une incongruité aux yeux des théoriciens de l’antispécisme et la dénoncer, c’est faire oeuvre de salut public. Les anathèmes fusent !  Soutenir une éthique de l’environnement c’est soutenir un ordre de domination, c’est adhérer au naturalisme (sic) qui a prévalu aux périodes les plus sombres de Histoire… celle où l’on considérait comme « naturel » le fait de manger des animaux non humains, la pratique de l’esclavage etc. etc. Après ça, qui va oser l’ouvrir et faire remarquer les ravages de l’industrie minière par exemple sur les humains et les non humains ?

Selon toujours le principe du pathocentrisme, l’antispéciste théoricien s’attriste (sic) par exemple du retour des loups et autres prédateurs quand à l’inverse, les écologistes s’en réjouissent (resic).

https://www.lesinrocks.com/2018/02/22/idees/idees/quest-ce-que-lantispecisme/

 En résumé, l’antispécisme qui dénonce la discrimination des soi-disant spécistes, ne se préoccupe que des animaux sentients et encore pas tous… En effet, même chez les mammifères du règne supérieur, cela exclut les prédateurs du groupe jugé digne d’intérêt. 

En parlant d’intérêt précisément, l’antispécisme n’est d’aucun intérêt pour le véganisme… Au-delà des difficiles prises de bec entre théoriciens de l’antispécisme, la tendance est à soutenir une démarche incompatible avec la philosophie vegane
 

Pour le bien des animaux, des humains, de la planète, la philosophie végane rassemble au lieu d’établir des frontières étanches. Une vue d’ensemble plutôt qu’une courte vue, c’est mieux non ?

Comment s’étonner de l’image détestable qui colle à la cause animale ! Une belle « découverte » : la sentience enfin entérinée par la Science, est  polluée par des argumentations stériles sur l’euthanasie des humains, la zoophilie ou la comparaison entre l’intelligence d’un non humain et celle d’un déficient mental ! En France particulièrement, il n’y a pas de recul chez certains militants qui acceptent sans réserve le « package »  de l’antispécisme versus Peter Singer, l’inventeur du concept. Sans compter aujourdhui le soutien aux recherches sur la viande fabriquée à partir de cellules souches (d’un animal donc) de la part d’organisations antispécistes. Les contempteurs du véganisme  s’en emparent afin de créer la confusion entre le véganisme et l’antispécisme. Cette mauvaise publicité ne fait pas honneur à la qualité des programmes universitaires consacrés aux  « animals studies ». Pour exemple, GARY FRANCIONE, philosophe et juriste, l’un des promoteurs d’un autre courant de l’antispécisme et dont l’argumentation ne peut créer de polémique : l’intuition morale qu’un bébé ou/et une personne handicapée ont le droit de vivre, n’est pas remise en cause. Deux essentiels :  « Introduction aux droits des animaux » et « Petit traité de véganisme » (l’Âge d’homme, 2015). 

Outre- Atlantique, il n’est pourtant pas toujours le bienvenu au sein du courant végane, ou plutôt de ses représentants officiels. Peiné, il s’en étonne sans se demander pourquoi ! Malheureusement à trop parler de lutte contre le spécisme lui aussi, il semble avoir oublié que le véganisme n’est pas fondé sur ce concept et que la surdose de slogans dans son argumentaire est suspecte par nature. Cela peut donner de l’urticaire chez toute personne au fait de l’histoire de la Vegan society. Vigilante, l’organisation se refuse à toute tentative d’OPA par les tenants de l’antispécisme. En France, c’est pareil mais les Gaulois s’en moquent. Pour la minorité qui découvre l’antispécisme, c’est le Graal  qui permet d’expliquer le véganisme à son voisin de table.  

Dans l’antispécisme, cohabitent en réalité trois courants :

a) le mou (agrandissement des cages)
Afin de mieux « respecter  » les animaux  de rente (destinés à nous nourrir), on soutient une réglementation de plus en plus stricte dans l’exploitation industrielle ainsi qu’un meilleur contrôle dans les abattoirs.

Rien de nouveau en réalité, le nom ancien de cette démarche, c’est le welfarisme.

De nos jours « le bien-être animal », accompagne l’agro-industrie tout comme le « développement durable » va dans le sens de la croissance économique.

 b) le dur (agrandissement des cages en attendant leur ouverture totale à la Saint Glin Glin) pratique le militantisme de multiples façons.  Sans confusion possible, son objectif à terme est identique à celui des véganes  mais conçoit toute amélioration des conditions d’élevage et d’abattage comme une avancée, une certaine victoire. Il est bien toujours welfariste dans sa démarche malgré l’abolitionnisme affiché. Peter Singer, le gourou incontournable de toute bonne conférence sur la cause animale, est un parfait exemple de la confusion entretenue.

Ce courant se fait parfois déborder par des activistes impatients désireux d’accélérer la cadence en soutenant directement l’abolutionnisme.

c) l’impatient justement préfère parfois se démarquer et faire les gros titres en passant d’antispéciste à anticharcutier. Se proclamant végane, sa dernière tendance est à la critique des… véganes eux-mêmes.

Il y aurait d’un côté, les véganes adeptes du consumérisme et de l’autre, les véganes vrais libérateurs des animaux, les antispécistes en fait. Ces derniers ne s’habillant pas et ne se nourrissant pas, ne peuvent être taxés de consuméristes, c’est certain. On les voit d’ailleurs courir cul nu et le ventre vide, un pavé dans une main, une bombe de couleur dans l’autre. En tout cas, ils paraissent les plus sincères et souvent les plus critiques à l’égard de leur propre gourou de l’antispécisme.

Le mou, le dur… et le véganisme dans tout çà ?

« il existe un monde de différence entre le véganisme de l’abolitionniste et le «véganisme» du welfariste. Ce dernier considère le véganisme comme un moyen de réduire la souffrance mais ne le considère pas comme une base morale. » (GARY FRANCIONNE)

Ce véganisme à géométrie variable est-il végane réellement ?

En outre, nécessité faisant loi aux yeux de quelques archanges antispécistes, les méthodes « violentes » ne leur poseraient pas nécessairement un problème éthique, c’est contradictoire avec la position non violente assumée par la philosophie végane. 

Action contreproductive lorsque les antispécistes se mettent en colère?

Les opinions sont partagées.

Dans une société qui s’habitue à la brutalité, les élites hypocrites cultivent l’excuse, le deux poids-deux mesures en fonction des protagonistes : lassitude ennuyée pour les « joyeux » lurons du 31 décembre brûlant des autos ou complaisance appuyée envers certains syndiqués en bottes vertes d’une fédération très connue de déménageurs spécialisés dans le mobilier des préfectures.

Les médias distribuent les bons points en accentuant le trait ou au contraire en minimisant la portée des actes des uns et des autres sauf lorsque les grosses colères concernent la défense des animaux, là par contre c’est le carton rouge !

Avec à coup sûr, un végan, avec ou sans superlatif, impliqué dans la forfaiture !

Que lui soit accolé ou pas son mode de vie par l’adjonction du terme « végane » ou « vegan », il s’agit pourtant d’un antispéciste à chaque fois. Cet activisme n’est pas porteur de la philosophie végane non violente et rebelle à l’ordre établi. L’antispécisme est finalement bien triste et conformiste y compris dans sa façon de « défendre » les non humains à coups de pavés.

On parle beaucoup de la base militante de l’antispécisme mais au-dessus , nous trouvons les « penseurs de l’antispécisme », ceux qui sont appelés à tort « les penseurs du véganisme » par ses contempteurs.  

Ces universitaires échangent entre eux leur analyse à propos du spécisme et « théorisent » sur le concept de l’antispécisme. (Ne pas oublier de sortir l’aspirine)

Torah, Bible, Coran, Petit livre rouge de Mao Tse-Toung, « la Richesse des nations » d’Adam Smith… ou pour les antispécistes : « La libération animale » de Peter Singer :  chacun s’approprie une construction intellectuelle pour la ramener à une définition qui écartant ce qui dérange, permet de réinventer sa propre compréhension du monde.

En sciences sociales, le biais de croyance n’est pas un problème. À trop raisonner sur l’antispécisme, il semble plus facile de partir de cette idéologie récente qui n’est pas issue du véganisme pour nous expliquer quoi ? Ben, le véganisme pardi ! Si d’aventure, un « people » antispéciste, nous pond un bouquin là-dessus pour nous expliquer lui aussi… le véganisme à la mode antispéciste, cette croyance fausse devient vérité officielle. Il suffit de le répéter plusieurs fois… 

Occultant le véganisme historique : sa naissance, son histoire et son organisation au sein du grand mouvement international du végétarisme, ils le ravalent tous à un mode de vie adaptable aux desiderata de chacun. Ainsi, ils commencent lentement mais sûrement à nous expliquer qu’il y a plusieurs véganismes pour mieux évoquer l’antispécisme.

Toutefois, il faut admettre quelques résistances… Aucune ambiguïté de la part de la Fédération Végane qui s’emploie à remettre les pendules à l’heure en refusant la confusion entre véganisme et antispécisme :

https://www.federationvegane.fr/ne-pas-confondre-veganisme-et-antispecisme-communique-de-presse/

 

En effet, lorsque l’association végane historique s'avise de faire remarquer que le spécisme et l'antispécisme n'ont pas pris naissance dans le mouvement végane, bien des personnes se pensant "naturellement" véganes, s’en agacent. Elles évoquent un monopole que s'arrogerait fort mal à propos la Vegan Society. Cette prise à partie témoigne de leur ignorance. Ce n'est pas parce qu'Aymeric Caron, l'écrivain people écrit que "le véganisme découle de l'antispécisme" qu'il faut le croire. Cette position laisse supposer que les valeurs du véganisme ne sont pas comprises par les antispécistes. Il leur est difficile d'admettre que les personnes antispécistes peuvent avoir un régime alimentaire conventionnel, végétarien, végétalien ou un mode de vie qu'elles nomment "végane". Sauf qu'une personne végane... n'est "que" végane et c'est une contestation en soi, c'est le refus de participer à un certain type de société qui ne se traduit pas par une lutte contre le système mais ("autant que faire se peut" et pacifiquement) par sa non participation à ce système ! Le véganisme n'est le porte étendard d'aucune théorie issue de l'université des années 70. Les véganes du mouvement punk au même moment, étaient eux les héritiers du principe ayant animé le véganisme tout au long de notre Histoire. Plus loin en arrière et avant l'arrivée du Franquisme, ce sont les Andalous organisés en communauté paysanne refusant toute idéologie politique et plébiscitant le végétalisme (et le Vitalisme). Tombés sous les balles, ils ont été vite oubliés ! Dans la philosophie végane du mouvement historique qu'il est impératif de réhabiliter, la compassion n'est pas « rationalisée » à l’aide de slogans inspirés des luttes au sein de notre propre espèce, cela même s’il y a beaucoup de ressemblance avec les atteintes à certains groupes humains mises en évidence par les véganes eux-mêmes. La pensée végane est holistique par nature. Depuis toujours, la considération envers les non humains est concomitante du refus de l'inégalité de considération entre humains. Au sein du mouvement en Occident et dès 1792, on peut citer par exemple : "A Vindication of the Rights of Woman" ("Défense des droits de la femme") de Mary Wollstonecraft. Le véganisme n'a pas vocation à se transformer en vitrine de l'antispécisme.

« Ne jamais oublier : « plus grand bien des êtres humains, des animaux et de environnement ». 

  Qu’est-ce que le Véganisme ?

Chez les Français, c’est bien ci-après que l’ « esprit végan » est le mieux compris :  

Concrètement, les valeurs du véganisme s’incarnent véritablement chez des contradicteurs vigilants (souvent pessimistes). Présentation  ci-dessous :