Préambule : « Les questions relatives aux droits des animaux, et même l’expression «activiste des droits des animaux», ne sont devenues courantes qu’à la fin des années 1970, à la suite du livre de Peter Singer en 1975 : « Animal Liberation ». Singer utilisa le terme de « spécisme », inventé en 1970 par le psychologue britannique Richard Ryder, et était généralement interprété comme désignant l’hypothèse de supériorité humaine menant à l’exploitation d’animaux. Le terme est utilisé de manière incohérente et poussé aux extrêmes habituels. » (Vegane Society today)
En accord total avec la démarche intellectuelle du mouvement végane historique, je refuse de participer à l’OPA des militants antispécistes sur nos esprits avec des concepts étrangers au véganisme. Si j’évoque ici PETA, ce n’est donc pas pour m’indigner à propos du spécisme supposé de ses détracteurs mais afin de dénoncer uniquement un faux procès intenté à cette organisation.
Corinne Colas-Guérin.
L’ethnie des Y’ABON LAIT et la vilaine PETA !
Aujourd’hui, les supposées vertus des « produits laitiers » n’étant même plus défendues par la médecine, la polémique se déplace sur le dénigrement des lanceurs d’alerte, des associations de protection ou de libération des animaux. Quelle plus belle cible alors que PETA , très en vue sur la place publique ? La dézinguer, c’est exister !
PETA (association à but non lucratif dédiée à établir et protéger les droits de tous les animaux) n’est pas copine avec l’industrie du lait bien évidemment.
Ses arguments ne sont pas toujours inspirés mais couplant des documentaires dénonçant une dure réalité avec des campagnes régulières plutôt drolatiques, l’organisation fait mouche.
PETA
Un exemple percutant :
https://www.youtube.com/watch?v=xOORdjvzLmE
C’est donc avec constance que des missiles tendant à prouver que c’est une « vilaine » organisation, apparaissent sur la toile. Personne n’est parfait certes, y compris certainement chez PETA mais quand la mauvaise foi l’emporte, on ne sait plus distinguer les critiques constructives au sein des fausses polémiques.
Jusqu’à peu, circulait bien une seule vieille antienne :
« PETA tue les animaux qui lui sont confiés » !
Qu’en penser après l’indignation de circonstance ? Allez chiche, demain chacun atterré par cette nouvelle, va recueillir un animal de refuge ?
Pour revenir à cette accusation, imaginons un tel titre en France au sujet de notre vénérable institution : la SPA ? Il faut être naïf pour croire qu’il n’y a pas d’euthanasie dans les refuges surpeuplés de la SPA ou autres. Les capacités ne sont pas extensibles. C’est terrible mais c’est ainsi pour trop de toutous abandonnés en été. A qui la faute ? Quand par exemple, des chatons sont laissés à la porte d’un cabinet vétérinaire (cela arrive tous les jours), c’est se donner bonne conscience pour éviter d’affronter la réalité de l’issue fatale. Pire, que dire de la découverte d’une portée dans une poubelle sur la voie publique ou un carton dans les bois ! Le comble de la lâcheté, c’est de laisser à d’autres la responsabilité et la culpabilité d’un tel geste lorsqu’ils les récupèrent et s’obligent à les amener chez le vétérinaire afin de leur éviter une agonie douloureuse. Il semble qu’au siège de PETA aux U.S.A, nombre d’animaux soient ainsi déposés.
Bref, une nouvelle qui n’en est pas une, peut être savamment exploitée.
Retour sur la rumeur ancienne : http://www.vegemag.fr/actualite/enquete-lassociation-peta-tue-t-elle-les-animaux-quelle-recueille-4946
Cela n’a jamais troublé PETA qui persiste à enfoncer le clou dans ses campagnes contre l’exploitation animale :
https://www.petafrance.com/actualites/ce-que-lont-fait-aux-vaches-pour-le-lait-est-revoltant/
Malheureusement, payer des professionnels de santé afin de glorifier le lait de vache, et justifier ainsi une exploitation violente, déjà obsolète au regard de la marche de l’Histoire, ce n’est plus convaincant pour « se payer » PETA. Alors, la riposte attendue du côté des lobbies du lait, vient enfin de traverser l’Atlantique avec un sujet ô combien propre à enflammer les réseaux sociaux !
En ces temps troublés par le « racialisme » ou le racisme 2.0 de notre époque si inventive à propos du recyclage, il n’a pas fallu longtemps pour exhumer une idée dont le traitement sera assuré dans tous les médias « honorables » tant elle est ridicule : la fameuse injonction de PETA à ne plus boire du lait de vache parce qu’il serait un symbole suprémaciste blanc !
Un titre traduit dans toutes les langues, qui après un tour complet de la terre du net, réapparaît fort opportunément, mais enrichi de quelques variantes. On fait mine maintenant de s’offusquer de la sottise de PETA, soi-disant obsédée par l’association couleur du lait/ couleur de la peau, ces « indignés » ne doivent pas savoir (c’est ballot) que les laits végétaux sont d’identique apparence au lait d’original animal.
Cependant à quelques semaines d’une nouvelle campagne, la contre-attaque tombait à point…
Ainsi Novembre, consacré « mois mondial vegan » (1) pour sensibiliser à l’alimentation végétalienne, promet d’être chaud. « Chaud cacao » devrons-nous chanter lors de la promotion des laits végétaux s’il faut se démarquer avec bonne conscience !
Au départ de cette nouvelle fausse polémique, il y a bien un vrai article à l’étranger, correctement documenté sur le plan scientifique ! L’auteur s’y inquiète de la méconnaissance du public concernant l’intolérance au lait de vache. Pour faire court, l’information à propos du développement de la capacité à digérer le lait de vache dans certaines populations, deviendrait maintenant un argument de différenciation au sein de l’espèce humaine dont quelques mous du bulbe sont très fiers. Cela signifie forcément à leurs yeux d’ignorants qu’ils appartiennent à une race à la fois « pure » et forte puisque dotée d’un pouvoir (?) supplémentaire.
De là, à ce que des suprémacistes de pacotille en fassent tout un symbole de ralliement sur les réseaux sociaux, il n’y a qu’une rive du Rubicon vite franchie. Pour eux, la génétique se réduit à un verre de lait !
Tant pis si leur assertion foireuse est contredite par le fait que le lait de vache soit l’une des principales causes d’intolérances alimentaires y compris chez les blancs. Des vidéos de beuverie où de jeune couillons s’enfilent non pas des packs de bière mais des litrons de lait de vache garanti « pur blanc », sont postées ainsi que des messages éloquents sur l’association couleur de peau/couleur de lait. Ces Y’a bon lait se reconnaîtraient aussi désormais grâce à leur nouveau logo sur la toile. Vous l’aurez deviné : la fameuse. … bouteille de bon lolo. Plus c’est gros, plus ça passe ! Et pas uniquement chez les détracteurs de la cause animale. Quelques uns à coup sûr, chez PETA outre-Atlantique ou ailleurs, ont pu du coup, s’engouffrer dans ce type de raccourci, en l’ajoutant à la nombreuse liste des raisons qui devraient dégoûter les gens de boire du lait de vache.
Chez nous, cela ne peut que faire un flop ! Rappelons que le suprémacisme blanc de l’histoire américaine ne nous concerne pas. De même, en France, le verre de lait autrement qu’au petit-déjeuner (et encore), ne fait absolument pas partie de notre culture. En bref, veganes et non veganes préfèrent trop le verre de vin pendant le repas, pour se sentir obligés de participer à une guignolade de ce type. Tout le monde choisit le bon pinard. J’ai la faiblesse de croire que même un raciste « bien de chez nous » ne s’infligerait pas la torture d’ingurgiter une bouteille de lait de vache.
Alors, pitié pour nous tous, ne faites pas insulte à notre intelligence en important de sottes et fausses polémiques dans notre pays ! Pour rappel, le lait végétal est aussi blanc que le lait de vache. certes, il n’a pas le même goût (quoi que) toutefois les végétaliens en boivent sans hésiter, les omnivores intolérants au lactose ou à la caséine, en boivent aussi, et cela indépendamment des idées et de la couleur de peau des uns et des autres.
Discréditer toute réflexion, fait partie du job si l’on se met au service d’une idéologie particulière alors quand les médias, au lieu de se faire l’écho d’une vraie polémique, font le choix d’en créer en une de toute pièce, ce n’est pas toujours dans le but de vendre du « papier ». On se demande à qui cela profite de mettre en scène toujours les mêmes surexcités ou de raconter en permanence que les veganes sont des idiots.
Au-delà des excès inhérents à toute défense d’une cause et parfois d’une violence contre-productive qui est refusée heureusement par de nombreux « végés » ou veganes, qui peut prétendre encore que l’élevage industriel a un avenir ou que les problèmes environnementaux ne sont pas un frein à l’exploitation animale pour nourrir les milliards d’habitants de notre planète ? Il va bien falloir se poser un moment et réfléchir à tout ce que cela implique comme bouleversements si l’on ose répondre par la négative.
En Europe, et il n’y a pas si longtemps, parfois la survie d’un bébé humain dépendait d’un biberon de lait de vache, chèvre ou de brebis. Dans d’autres lieux du globe, cela arrive encore. Nous ne sommes ni des bovins ni des caprins ni des ovins mais nécessité fait loi ! Simple bon sens, personne (ou presque) ne remet cet axiome en cause.
Pas même, les personnes rationnelles aspirant à un idéal vegan :
« philosophie et mode de vie qui tend à exclure, autant qu’il est possible, toutes formes d’exploitation et de cruauté faites aux animaux afin de se nourrir, se vêtir, ou dans n’importe quel autre but ».
Cependant il est inutile de discourir sur l’histoire de l’Homme avec un grand H ou plus précisément, l’histoire de l’élevage, pour faire avaler aujourd’hui que que le lait est indispensable à ceux et celles qui ont remplacé la sagaie par le caddie et le supermarché.
Lire :
https://mrmondialisation.org/du-scandale-lactalis-aux-dessous-de-lindustrie-laitiere/
référence :
« Du scandale Lactalis aux dessous de l’industrie laitière »
Parce que l’image bucolique d’une jolie vache se faisant tirer les tétons -pardon, les pis – par un gentil fermier en chemise à carreaux, a fait place aux vidéos glaçantes démontrant la face cachée de l’industrie laitière, les gens ont le désir de dépasser leur conditionnement en s’informant.
Seul l’irréductible amateur de « vraie » raclette, tout comme le fumeur dépendant de sa nicotine, fait semblant de croire aux bienfaits des produits laitiers.
Pourtant pas de souffrance animale, pas de fuite de calcium, pas d’antibiotiques, pas de ceci pas de cela… dans un délicieux verre de lait de noisette par exemple ! Les fromages végétaux que tout un chacun peut concocter dans sa cuisine sont aussi de plus en plus appréciés. Grâce à la supplémentation en vitamine B12, passer au végétalisme qui inclut l’éviction de tous les produits d’origine animale dont le lait bien sûr, est enfin possible. Ce qui relevait du « bizarre », devient peu à peu un phénomène de société avec d’abord sa « journée vegan » puis son « mois vegan » afin de faire connaître les alternatives alimentaires pour des raisons éthiques. Rappelons d’ailleurs que les amateurs de lait de vache, signent eux aussi des pétitions contre les usines à… vaches.
Globalement, la survie de la planète et de ses habitants, c’est l’enjeu majeur de notre époque.
À lire :
http://www.conservation-nature.fr/article2.php?id=105
https://www.notre-planete.info/actualites/2202-surconsommation_viande
Il nécessite un changement de paradigme soutenu notamment par le mode de vie vegan. Celui-ci amène inexorablement à réfléchir sur la modification de nos comportements. Ce qui est en contradiction totale avec les promesses sans limites de notre société de consommation. Normal que les rouages grincent !
Petit rappel : le mouvement vegane historique qui n’a strictement rien à voir
En savoir plus sur le mois mondial vegan :
https://secure.petafrance.com/page/32516/petition/1
(Je précise que je ne suis pas adhérente de PETA, ce n’est donc pas un coup de pub déguisé, seulement une remise en perspective. D’ailleurs, je ne partage pas l’opinion de cette organisation à propos de la viande artificielle dont elle fait la promotion)