Des tomates et des hommes
Des tomates et des hommes

Des tomates et des hommes

Ah, joli mois de mai si important pour le potager, n’oublions pas de fêter les jardiniers ce 31 ! Rappelez-vous, il y a un an, les meilleurs d’entre eux annonçaient ce jour là au monde, qu’ils avaient achevé le séquençage complet du génome de la tomate, un projet ayant mobilisé pendant neuf ans, trois cents chercheurs dans quatorze pays dont la France bien sûr. NSF Potato Genome Sequence, SGN Tomato Genome… rien n’arrête le développement des projets génomiques dont l’ambition est l’excellence.

« Approfondir la connaissance des principales voies métaboliques dans les plantes et rationaliser la sélection de nouvelles variétés », c’est là le noble but de la génomique qu’est l’étude exhaustive des gènes. Comme nous le dit si bien l’INRA, les « ressources génomiques végétales constituent un enjeu stratégique majeur pour l’identification de gènes d’intérêt ».

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L’enjeu est crucial : « Développer de meilleures tomates aidera à assurer la sécurité alimentaire mondiale », ce sont les chercheurs du consortium qui nous l’assènent avec grandiloquence. Après les tubercules (pomme de terre, topinambour, manioc, igname…), c’est la préférée de nos assiettes. Lire [PDF] Téléchargez l’enquête tomate – Medfel

Hé oui, Chaque seconde, ce sont près de 4.000 kilos de tomates qui sont produits dans le monde soit environ 120 millions de tonnes de tomates cultivées et récoltées chaque année. On parle de la tomate industrielle bien sûr, longtemps à la chair dure et insipide, qui pousse même en hiver, de plus en plus souvent sans terre et sans soleil y compris en été, et qui prend sa belle couleur rouge grâce à
l’éthephon. Celle-là, il faut pouvoir la bringuebaler par monts et vaux sur des centaines de kilomètres et nous faire croire qu’elle vient d’être cueillie et délicatement posée sur l’étal lorsqu’elle arrive jusqu’à nous.

Qu’il est difficile de s’élever au-dessus de la nature ! Heureusement que l’homme a ses universités et ses laboratoires tant privés que publics, tous dédiés à notre « sécurité alimentaire ». De façon générale, ces jardiniers modernes ne font rien de plus que nos jardiniers anciens mais en plus vite. C’est juste la technique qui diffère pour sélectionner « les meilleures variétés » à la façon de Mendel.
« Quoi, vous ne le croyez pas ? »
« Vous ignorez donc que quand vous faites votre pain, c’est de la biotechnologie, idem de la fermentation de la bière pratiquée depuis la nuit des temps ! Vous savez les biotechnologies, c’est très vaste et cela englobe des techniques très anciennes, pas seulement le génie génétique ! »
« C’est c’la oui… et si l’on revenait à nos végétaux ? »
Retour sur les origines de l’amélioration des plantes :

http://mon.univ-montp2.fr/claroline/backends/download.php? url=L1ZBUk9RVUVBVVgvY291cnNfMl9GTU9WMTA0X2Jpb3RlY2gucG Rm&cidReset=true&cidReq=FMOV104

Finalement, vous avez raison de ne pas vous laisser berner car à part la mutagénèse par irradiation désormais accessible dans tout potager japonais, ce qui se fait aujourd’hui grâce aux biotechnologies dépasse

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les moyens du jardinier lambda si doué soit-il, et les OGM ne sont que la partie visible de l’iceberg dans l’agro-industrie.
Heureusement concernant la tomate GM, elle est pour le moment soit interdite soit autorisée mais non commercialisée. La Frankenstein ne serait vendue qu’en Chine à ce jour, y aurait déjà démarré aussi le projet Beijing Genomics Institute qui vise à l’amélioration de l’intelligence humaine !

Chez nous, il n’en demeure pas moins que plus de 75% des semences de tomates autorisées à la vente sont celles de plantes hybrides F1 (ex la Montfavet de l’INRA la première dans les années 60, l’une des plus connues et toujours plébiscitée) et plus de 98 % des semences sont sous certificat d’obtention végétale. Certes, elles sont très appréciées et nous avons encore la chance de ne pas manger de tomate GM mais le marché est cadenassé. En effet, si les nouvelles variétés d’hybrides naissent et disparaissent à toute allure sans qu’il soit possible de les dénombrer toutes, les espèces anciennes appelées aussi « semences paysannes » sont interdites à la commercialisation si elles ne sont pas inscrites au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France ou au catalogue européen.

Rappelons-nous :

http://ventmarin.free.fr/passion_tomates/coupure_presse/ 2007_10_27_varietes_interdites_a_la_vente.htm

Les variétés naturelles n’étant plus utilisées, voire interdites de culture pour la vente, c’est leur disparition programmée et… entérinée à tout jamais. Un problème qui ne concerne pas que la tomate bien sûr.
A cette vision Kafkaïenne de l’agriculture, il faut ajouter la brevetabilité du vivant car rien n’arrête le business. Par exemple, la tentative d’un brevet EP1211926 relatif à la tomate démontre s’il en est besoin que la vigilance est de mise. Un autre type de brevet peut faire réfléchir de manière plus générale car c’est une menace qui plane sur tous les végétaux, c’est celui octroyé à Delta & Pine Land (racheté depuis par Monsanto, la multinationale philanthrope). Cette firme avait développé une technique permettant d’introduire un transgène appelé
« Terminator » permettant la stérilité des graines récoltées. Qu’est-ce que la transgénèse ? Réponse rapide : http:// www.plantsforourfuture.com/Transgenese

Pour en savoir plus :

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http://biogassendi.perso.sfr.fr/ogm.htm http://www.suisse.attac.org/spip.php?page=impression&id_article=424

Et de fil en aiguille, on est arrive là !

Alors, on nous rassure :
« il n’y a pas d’animaux transgéniques actuellement approuvés à des fins de consommation humaine ou animale. On ne trouve pas non
plus sur le marché des tomates ou des fraises GM avec des gènes de poisson pour résister au froid, ni des plantes GM produisant des graines stériles. Ces variétés d’OGM sont seulement utilisées à des fins de recherches privées ou publiques. »
(extrait de http://www.ogm.gouv.qc.ca/utilisation_actuelle.html)

C’est toujours le même discours ! Un mécano innocent « juste pour la recherche » nous dit-on à chaque fois ! Maintenant, nous sommes pieds et poings liés, entièrement livrés aux sorciers de l’industrie agro- alimentaire, laquelle contrôle tout, et fait la pluie et le beau temps au nom encore de notre soi-disant « sécurité alimentaire ».

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Des fraises comportant des gènes de poisson pour résister au gel, existent bel et bien mais allons-y doucement ! Les tomates GM n’ont pas fait un tabac, il s’agit de ne pas rater son coup avec le nouveau marché de l’élevage qui va enfin démarrer grâce à l’autorisation d’exploitation du saumon transgénique aux Etats-Unis.

L’ensemble du vivant est soumis

aux technophiles…

Les hommes fous ! https://www.youtube.com/watch? feature=player_embedded&v=_3pPwKM4Ia4

Des souris et des hommes !
La souris transgénique a fait son apparition en 1981 puis le porc, le rat transgénique… La liste des animaux Frankenstein, des chimères,
des clones s’allonge aussi sans aucun référendum citoyen sur la technoscience qui peut courir sans tête sur ses deux pattes…

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« Améliorer » le maître mot des biotechnologies des temps super modernes !

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Quelques exemples succincts : des vaches génétiquement modifiées pour produire du lait plus « sain » en Chine, d’autres au label « santé et sécurité » en Angleterre où les chercheurs, les ont inventées sans cornes, et n’oublions pas Rosita, la petite vache clonée qui a deux gènes d’origine humaine afin de produire elle, directement du lait maternisé. Des enfants sont déçus. Ils attendaient avec impatience l’introduction du gène Banania chez Rosita mais cela n’est pas encore au point.

On n’est pas loin de la société parfaite vue par le voyageur imprudent de Barjavel….
Le post animal est déjà une réalité, il s’agit maintenant d’aller vers le post humain ! Pour les transhumanistes, ce vieux rêve leur semble désormais possible…

Des hommes ou des tomates !

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Nos jardiniers mécanos ont terminé le séquençage complet du génome humain en 2004. Comparé à celui de la tomate qui s’est achevé l’année dernière et a duré neuf ans, ce projet aura duré quinze ans au total. Tous les gènes ne sont pas identifiés évidemment mais l’excitation n’est pas retombée, au contraire :

 » Bientôt (..) tout le monde sera séquencé, probablement dès le plus jeune âge, et pourra faire des choix médicaux, de régime alimentaire et de style de vie en fonction d’informations spécifiques, plutôt que sur des intuitions quant à leurs éventuelles vulnérabilités. » (Jonathan Rothberg d’Ion Torrent, son profil : http://en.wikipedia.org/wiki/ Jonathan_M._Rothberg)

Et ceux qui ne veulent pas de vaccins ni manger des … tomates (on y revient hé hé…), ils devront les avaler quand même vendus sous forme de gélules contenant de la purée de tomate lyophilisée pour faciliter le dosage : http://tpeogm.sport24.com/12340/Des-vaccins-par-les-plantes-la- tomate-qui-vaccine/

« La connaissance du génome d’une personne permettra aux spécialistes de personnaliser les traitements médicaux et les médicaments qui lui seront administrés, afin de maximiser l’efficacité tout en minimisant les effets secondaires.  »

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« Le premier ministre britannique David Cameron vient de lancer l’initiative « 100 000 Genomes », qui ciblera des patients atteints de cancers ou de maladies rares. Le projet est budgété à 1 600 euros le génome.

On découvrira chez nombre de ces personnes des gènes pathogènes récessifs – donnant un risque sur quatre de transmettre une maladie grave à leur enfant si leur conjoint est dans le même cas. » Comme un bonheur n’arrive jamais seul, grâce à la société « Illumina » en Californie, un nouveau test peut séquencer le génome entier des nouveau-nés en seulement deux jours. Bientôt disponible dans les unités de soins intensifs en néonatalogie pour dépister d’éventuelles maladies génétiques, on imagine mal qu’il ne soit pas proposé partout dans le futur. Bienvenue à Gattaca ! Ils seront sans doute nombreux à louer ces innovations où la machine prend le pas sur le diagnostic humain.

Mais attention tout de même au pragmatisme du transhumaniste !
« La qualité des personnes, et non la seule quantité, est ce que nous devons viser : par conséquent, une politique concertée est nécessaire pour empêcher le flot croissant de la population de submerger tous nos espoirs d’un monde meilleur.  » (Julian Huxley biologiste, le frère d’Aldous l’écrivain)

Chez l’homme, l’acceptation de la modification de son génome, passe par ce qui est appelé pudiquement « la transgénèse thérapeutique » ou « la thérapie génique », l’objet d’une grand’messe médiatique annuelle : le Téléthon…

Cependant plutôt que de tenter vainement de réparer, c’est la promesse d’une « médecine » prédictive (eugéniste) et la création d’un homme GM ultra performant qui font rêver nos jardiniers spécialistes de la transgénèse. Ceux-ci ne doutent pas de réussir un jour et surtout d’être applaudis… Pas besoin d’un débat, la cause de la super tomate est entendue, nul ne les arrêtera dans leurs rêves prométhéens !

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Dans leur monde où ne peuvent vivre que les plus utiles, les meilleurs des meilleurs des végétaux, des animaux, des humains…, Excel Venture Management, une société qui investit entre autres dans des projets de biotechnologie axés sur le diagnostic génétique, propose de généraliser le dopage génétique à tous les sportifs de haut niveau. Cette pratique consiste à utiliser les thérapies géniques pour accroître les capacités sportives (musculature, endurance, respiration, etc.). Les athlètes non prédisposés génétiquement à de meilleures performances pourraient ainsi concourir sur un même pied avec les champions nés. » Qui prétend le plus, peut moins ! Nous sommes juste au stade du choix du meilleur plant en ce qui concerne l’humain. Et dans un premier temps, comme pour toute culture, la sélection des meilleures variétés est un impératif mais les « gènes d’intérêt » ici, diffèrent de ceux requis pour la tomate. Le plus demandé : le gène de l’intelligence, n’a pas encore été trouvé et la bataille fait rage pour tenter au moins de la définir. En attendant, on essaie d’abord de croiser les variétés façon Mendel classique ; ceux ayant reçu honneurs et distinctions diverses sont réputés être les plus intelligents. La banque de sperme de Nobel ayant disparu, Les femmes à fort QI peuvent se rabattre sur le nombre d’années d’étude et les diplômes obtenus par les donneurs des banques ordinaires.

Les graines de ces derniers dûment sélectionnées sont disponibles par exemple ici : http://www.cryobank.com/ ou là http:// www.fairfaxcryobank.com/
Couleur des yeux, des cheveux, de la peau, taille, origine ethnique, exempte de tare physique et maladies diverses, dossier scolaire… les critères de sélection sont vastes mais attention si vous désirez du roux, ce ne sera bientôt plus disponible en boutique. Cryos International, la plus importante banque de sperme au monde, a fermé ses portes aux donneurs roux il y a deux ans. Elle n’arrive plus à écouler son stock existant car la préférence va aux gènes d’un grand et beau brun plutôt que ceux d’un roux.

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En France où il n’est pas autorisé de choisir soi-même ses gamètes, ce sont les médecins qui se chargent d’apparier au mieux et d’éliminer tout risque en triant les donneurs (pour certains déjà pères sans ce permis de procréer) et tout le monde trouve cela absolument normal… En plus, c’est gratuit !
Quant au DPI (diagnostic préimplantatoire) qui amène à un tri de plus en plus suggestif des embryons, n’en parlons même pas puisque outre le choix du sexe, on en est arrivé à éliminer ceux susceptibles de loucher ; terminé les Dalida même si l’opération est possible, idem du bec de lièvre ! Une fille coûte 30 000 USD dans la clinique ci-dessous !

A voir : http://www.youtube.com/watch?v=6iuooP_g9Io&feature=share

Les technoprogressistes n’ont peur de rien… : « Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie, au Japon, congeler ses ovules pour être enceinte plus tard, c’est possible. Toujours pas en France. » Zut alors ! Déjà 5000 femmes y ont recours aux U.S.A pourtant !

De même, avec l’élevage hors sol et la culture hors sol, la procréation hors sol est autant devenue incontournable chez les adeptes du béton, du téléphone portable vissé à l’oreille et des biotechnologies.
Après tout, les vaches voient rarement les prairies aujourd’hui. Durant leur courte vie, cochons, poulets… n’aperçoivent jamais le ciel. Les tomates poussent majoritairement sous perfusion et sans terre, entourées de bâches, un mode exponentiel de culture ! Pour les transhumanistes, l’homme est une tomate comme les autres !

En attendant l’utérus artificiel, objet de recherches assidues et défendu par quelques fausses sommités intellectuelles, l’usage de l’utérus sur jambes mais sans visage, confiné en milieu médicalisé est une réalité. Il faut là, ne pas être trop regardant sur les critères de sélection d’un utérus humain et tant mieux si l’on ne s’attarde pas sur la couleur de peau de ce ventre. Seules les plus précaires sont capables de se louer neuf mois et c’est autrement plus difficile que de louer son vagin pendant cinq ou huit minutes…

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uterix avec deux femmes

Tesson illustrateur http://dessinateurdepresse.com/

Dans une société mécano et citadine où tout se déconstruit, se reconstruit et se vend, une nouvelle variété d’humains a donc été créée grâce à la division de la reproduction : « l’homme tomate » dont le repiquage en pleine terre ne sera jamais possible. Cette espèce est vantée car tout ce qui pousse en pot, agrémente avec facilité n’importe quel intérieur pour peu que la maison soit un peu cossue. Elle ne choque que les technophobes, issus d’une espèce ancienne sauvage qui pousse toute seule au bord des mers et rivières, dans les prés, forêts, déserts ou montagnes, rendant compte de l’extrême variation du génome en chacun de ses plants.

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La variété sauvage résistante aux pesticides de la propagande, est désormais très combattue aux abords des villes et dans les écoles où l’on répète que l’ordre de la fécondation naturelle est un mythe. Le post humain requérant l’usage de l’ingénierie génétique, la complémentarité des sexes ne doit plus être vécue pour faire un bébé. La première étape est donc d’abord d’en convaincre les jeunes pousses sous couvert d’éducation à la tolérance d’autres styles de vie mais selon « la diversité des orientation sexuelles ». Il ne s’agit pas de leur faire découvrir la vie d’une famille bédouine ou Inuit mais bien d’une « éducation à la sexualité dès le plus jeune âge » (demande de Mr Peillon, ministre de l’E.N dans sa lettre aux recteurs du 04 janvier 2013)
Au CP, faire étudier : « Papa porte une robe » une proposition de livre émanant du premier syndicat enseignant auprès du ministre de l’Education Nationale, cela s’appelle un bon début « pour déconstruire les stéréotypes » afin d’en fabriquer d’autres :

http:// lesmoutonsenrages.fr/2013/05/29/papa-porte-une-robe-dans-le- programme-cp-ce1/#comments

Au vu des enjeux en réalité, la frontière est ténue entre apprendre à tolérer d’autres styles de vie et leur reconnaître des qualités qu’il faudrait imiter ! On constate que la pression politique sur l’école est énorme quand un ministre déclare « s’appuyer sur la jeunesse afin de changer les mentalités ». Le mythe de la neutralité supposée s’effrite. L’amélioration programmée de l’homme, avec à terme l’avènement du cyborg si la planète n’a pas explosé entre-temps, passe par la promotion d’un modèle de société où l’intérêt sexuel est séparé de la procréation, elle-même séparée de l’élevage des petits d’humains. La division du travail lorsqu’on a réussi à l’imposer en agriculture, a fait disparaître celle-ci pour la remplacer par l’industrie. Il en sera de même pour l’humanité avec la division de la reproduction.

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Nos jardiniers espèrent faire disparaître l’humanité sauvage au plus vite en faisant la publicité tous azimuts de la nouvelle variété. Sa culture fait l’objet d’une concurrence telle qu’il faut la délocaliser, surtout en Inde ou en Ukraine afin de diminuer les coûts de production d’autant qu’une nouvelle catégorie d’acheteurs entraîne un déséquilibre entre l’offre et la demande. Nul doute qu’avec l’ANI et autres encouragements, le marché s’ouvrira bientôt en France à des tarifs compétitifs. Pour l’heure, l’enfant tomate doit encore parcourir des milliers de km pour arriver chez les consommateurs. Ces derniers sont pour la plupart sans problème médical particulier mais nombreux sont ceux à avoir oublier que l’on peut faire pousser les bébés dans son propre potager, voire avec quelques ami(e)s ou voisin(e)s pour mieux aider à bêcher et semer sans creuser plus profond le trou de la sécurité sociale (Jacques Testart appelle ceci : « l’assistance conviviale à la procréation »). D’autres encore ont horreur de se salir les doigts dans la terre. Technophiles dans l’âme, ils préfèrent se passer des aléas climatiques et autres surprises inhérentes à l’agriculture naturelle et optent pour l’agro-industrie en payant très cher un produit obtenu par les techniques biomédicales ; de plus lavé, nettoyé et livré sous cellophane avec garantie de retour s’il n’est pas conforme.

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Ils peuvent même espérer se faire livrer dans un proche avenir, un produit plus conforme encore à leurs besoins…
A lire :https://cogitersansagiter.com/des-tomates-et-des-hommes/http://www.emerydolige.fr/les_instants_emery/2012/10/religion- biologie-homoparentalite-laurent-alexandre.html

Des essais d’homme (à différencier des essais sur l’homme) sont aussi déjà en cours : http://terresacree.org/bgm.htm

Tandis que la production de tomates, c’est 120 millions par an, la culture de petits d’hommes c’est un possible marché annuel de presque 130 millions de naissances. En éliminer la moitié à la production pour cause de non-conformité, cela rapportera autant sur le plan financier. La Transhumaniste Corporation se frotte les mains sachant que la suite de ce programme attendu depuis tant d’années, c’est l’acceptation de la version OGM puis de l’homme machine…

Ceux qui nous ont promis hier la sécurité alimentaire, nous assurent aujourd’hui que la survie de l’humanité est impossible sans les biotechnologies… Mr Crabtree (un généticien bien sûr) a fait sensation avec son étude sur le déclin programmé de l’intelligence. Il a conclu qu’à cause de l’accumulation des variants génétiques indésirables par manque de sélection naturelle, nous glissions tous sur la pente savonneuse d’Idiocratie.

On peut penser qu’il suffit de regarder ceci pour y croire : http:// www.francetvinfo.fr/video-ban-ki-moon-danse-le-gangnam- style_159699.html mais ce serait trop simple…

On aurait pu préconiser comme Illich, la fin de l’école obligatoire, des diplômes et des éducateurs estampillés par l’Etat, histoire de voir si cette petite révolution pouvait inverser la tendance. Au lieu de ça, c’est le bilan génomique complet du fœtus à l’aide d’une prise de sang chez la future mère qui a été jugé innovant ainsi d’ailleurs que l’ingénierie de notre cerveau (le vieux rêve prométhéen).

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Conclusion

« Une nouvelle forme de désespoir !
On ne peut être libre si on dépend de quelqu’un d’autre. Or, un individu dont la génétique a été programmée n’est pas sur le même pied d’égalité que les autres puisque son corps n’est pas le fruit du hasard naturel »

Extrait de http://www.erudit.org/culture/spirale1048177/ spirale1206958/18692ac.pdf

Oh oh encore du réac, du facho ! Attention si vous n’aimez pas les biotechs, notamment périnatales, c’est le signe d’un gène en « phobe », une débilité rare à ne pas transmettre, votre descendance ne sera pas acceptée… Vous ne savez donc pas que toute procréation est assistée par… le désir, l’amour ?

En réponse à la question : « c’est quoi être un père, une mère ou un enfant ? » dans Libé, le journal refuge des vrais intellectuels, on peut lire que « Ce sont des inventions, des fabrications, des bricolages (..) Nous avons, bien sûr, plein d’a priori à ce propos, des solutions toutes faites, conventionnelles, quant à la différence des sexes et des générations. Mais celles-ci sont sans cesse interrogées par les féministes, les mouvements gays, lesbiens ou transsexuels, mais aussi par les avancées des biotechnologies. Ce que nous montrent ces biotechnologies, c’est que cette différence des sexes n’est pas naturelle, elle est fabriquée. »

Sachons reconnaître le discours faux des transhumanistes qui s’étale partout comme ci-dessus ! Pour se faire, c’est très facile : il suffit d’imaginer une panne d’électricité pour distinguer ce qui relève du naturel et du bricolage en réalité… Même la production de tomates chuterait tandis que les paillettes et ovules décongèleraient inexorablement !

Quel soulagement alors de ne plus écouter les machines de la « musique » à deux doigts nous marteler :

« Travaille-le plus dur Fabrique-le mieuxFais-le plus viteRends nous plus fort » (daft punk)

Corinne Colas

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http://www.slate.fr/lien/43927/dons-de-sperme-roux

http://fr.scribd.com/doc/118950404/Lettre-de-Vincent-Peillon-aux- recteurs

http://www.liberation.fr/week-end/010179977-toute-procreation-est- assistee-par-le-desir-l-amour

http://www.dailymotion.com/video/xct0hz_daft-punk-harder-better- faster-stro_music?start=19#.UaeyytKmGuI

Les snobs liront en plus avec un plaisir ostentatoire :

« Tomates d’hier et d’aujourd’hui » du Prince jardinier (sic) tandis que les pressés, les minimalistes, les fauchés mais tomatiers curieux se contenteront de parcourir (96 pages) avec simplicité mais sans déplaisir le petit ouvrage de Danneyrolles et Seignebos : « La Tomate » chez Actes Sud.

Tous trouveront un intérêt à « Notre alimentation manipulée » d’Arnaud Apoteker (éditeur La Découverte) et à redécouvrir « Le Voyageur imprudent » de Barjavel.

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